Boeuf en daube aux légumes

Comme j'avais des poireaux, des carottes et des navets, je voulais faire un pot-au-feu. Sauf que Laëtitia n'aime pas ça. J'arrive pas à comprendre ce qu'elle aime pas dans le pot-au-feu. Le bouillon, c'est ce que je trouve de plus magique dans la cuisine. Tu essaies de retrouver le goût de tout ce que tu as mis dedans, mais c'est bien plus compliqué que ça. Tu as des réactions chimiques qui font qu'un bon bouillon, tu peux rester dessus pendant des heures, comme devant un tableau. Bon, du coup, et ça ça devrait lui plaire, j'ai décidé de faire une daube.

Et comme on a des légumes, on va faire une assiette super équilibrée au lieu de juste mettre des pommes de terre.

La daube, c'est un plat du sud, ça se cuisine avec l'accent. C'est pas cher, on peut prendre des morceaux de deuxième ou troisième choix, comme le palleron, le gîte, le plat de côte, la macreuse, le jumeau, le collier. Le vin, il faut quand même pas qu'il te fasse un trou au ventre, mais c'est pas non plus la peine de prendre un grand cru. Normalement, ça te fait une assiette à trois euros maximum. Même en énergie, ça peut être très économique. C'est le genre de plat qu'on faisait, dans le temps, dans le four déjà chaud. Tu as cuit ton pain ou autre chose, ton four est chaud, tu y mets ta cocotte avec la daube, tu coupe le four et tu laisse cuire pendant que le four refroidit. Comme c'était des grosses cuisinières en fonte, elles refroidissaient lentement et la daube cuisait comme ça. Dans les restaurants, ça cuisait pendant la coupure entre les deux services.

Type de plat : plat principal méridional

Nombre de personnes : 6

Ingrédients :

1 kg de boeuf
1 bouteille de vin rouge
6 blancs de poireaux
6 carottes
6 navets
1 rutabaga (parce qu'il y en avait un dans le panier, si tu n'en a pas, c'est pas un drame)
6 pommes de terre (parce qu'il faut quand même un peu de patate, quoi)
1 carré de chocolat (c'est un truc de ma mère, je sais plus à quoi ça sert mais c'est très important)
1 bouquet garni (1 branche de cèleri, une feuille de laurier, une banche de thym, un branche de romarin)
3 gousses d'ail
1 oignon
2 clous de girofle
huile d'olive
sel
poivre
1 c à s de farine

Temps nécessaire : 3 heures de marinade 20 minutes de préparation, 4 heures de cuisson

Je coupe la viande en petits cubes (2cm), j'épluche et j'écrase l'ail, je coupe l'oignon en 4 et j'y plante les clous de girofle, je noue le bouquet garni ensemble. Je mets tout ça dans un récipient avec le chocolat, j'arrose avec le vin, je couvre et je laisse mariner une matinée.

Je chauffe le four à 120°. Dans une cocotte en fonte, je fais chauffer un peu d'huile d'olive et je verse ma préparation, mais sans le vin (avec une écumoire, par exemple). Je laisse un peu saisir la viande puis j'ajoute le vin, un peu de sel et de poivre et le rutabaga épluché et coupé en tranches. Je mets la cocote, couverte, au four et je laisse cuire trois heures.

Après trois heures de cuisson, j'épluche les navets, les carottes, les pommes de terre et je les ajoute dans la cocote et j'ajoute 2 verres d'eau. Je referme la cocote et je remets au four.

Un heure avant le repas, je prélève une ou deux louches de sauce dans une casserole, que je fais chauffer à feu doux avec une c à s de farine. J'écrase les grumeaux. J'ajoute de l'eau si ça épaissit trop. Je sors la cocotte du four et je la pose sur le feu doux. J'ajoute le mélange avec la farine et je mélange bien. Je laisse bouillir le plus doucement possible et j'ajoute sur le dessus les poireaux. Si la sauce est épaisse, je couvre. Si elle est trop fluide, je laisse ouvert. Je laisse cuire comme ça doucement jusqu'à l'heure du repas.

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